Devenu artiste sur le tard Yves Jamait a cependant toujours vécu en chansons. Toutes les chansons, sans distinction, sans se demander ce qu ʼil faut ou ce quʼil ne faut pas écouter mais prenant tout ce que la musique des années 60 et 70 lui donne.
Et si justement cette époque lui fait évidemment entendre des tubes quʼil peut encore chanter par coeur aujourd ʼhui, elle ne lui offre cependant pas que des bluettes ou des saucissons sans saveur mais aussi ces premières interrogations et ses premières prises de position (avec Maxime le Forestier, Moustaki, Béranger, Tachan, Greame Allwright, Renaud, Thiéfaine, Casthélémis, etc...).
La chanson pour lui devient celle qui interroge, qui offre ce que les études ne lui ont pas donné et lui donne envie dʼen savoir plus sur des sujets dont personne ne lui parle. Les mots résonnent dans son coeur, dans sa tête, dans son corps et déjà il rencontre Nietzsche sans le savoir pensant certainement au fond de lui que « sans musique la vie serait une erreur ».
Très logiquement alors, quand les mots arrivent sous sa plume et que le succès le porte à travers cinq albums et quelques centaines de milliers de disques vendus, on comprend que pour lui la chanson ne peut pas être quʼune affaire dʼindustrie mais aussi une arme et une amie essentielle pour traverser cette chienne de vie quʼil chante depuis toujours. Cʼest ce quʼil nous livre aujourdʼhui encore.
« Je prends la vie comme elle est, ici et maintenant, sans lui trouver dʼautres raison que d'être en devenir, sans écouter les affabulations malsaines de prédicateurs et autres prophètes bouffis dʼobscurantisme qui croupissent dans leur certitude... et jʼavance, je bouge, je me meus, je change, je vis quoi !! ».
Comme Ferré chantait de la poésie pour tous, Jamait cite de la philosophie sous une plume affinée pour le plaisir de tous ceux qui le suivent et dans la plus belle tradition de la chanson.
En octobre 2015 sortira le 6ème album studio d'Yves
Jamait, « Je me souviens ».